Interview d’Arthur, co-responsable du stand de préventions et lutte contre les VSS
Retour sur le Motocultor, journée du dimanche 18 août 2024
Mémé Migou pour Girls’N Nantes
Mémé est allée interviewer Arthur le co responsable du stand de prévention des VSS au Motocultor
car nous croyons en ce genre d’initiatives qui sont indispensables dans les festivals actuels
et quelque soit la musique ou le thème des fests,
en effet on ne peut plus et on ne doit plus passer à côté.
Bravo le Motoc’ pour cette initiative mais passons à l’interview :
Peux-tu te présenter, s’il te plaît ?
Arthur est co-responsable de la prévention sur le festival,
notamment des préventions par rapport aux violences sexistes et sexuelles (VSS), la réduction des risques mais aussi la sécurité routière.
Depuis septembre dernier, l’équipe s’organise afin d’améliorer le dispositif,
en réfléchissant avec différents acteurs associatifs, culturels, des festivals, des associations féministes, etc.
Qu’avez-vous amélioré en terme de lutte contre les VSS ?
D’un côté, il y a la réduction des risques en ce qui concerne l’alcool, les drogues,
afin que la prise soit « contrôlée » dans le sens de « la plus safe possible ».
Mais les risques sont ailleurs également, ils offrent des bouchons d’oreilles et des préservatifs…
Pour cela ils se sont tournés vers « l’Orange Bleue »
De l’autre, ils ont voulu un stand spécialement dédié aux VSS pour endiguer ce fléau
et proposer une écoute qui soit vraiment spécialisée sur le sujet. C’est « Nous toutes 29 » qui les accompagnent sur le sujet.
Crédit photo : Camille FABRO
Avec tout ce qui est mis en place, avez-vous l’impression que ça porte ses fruits ?
On ne change pas la société du jour au lendemain…
Outre une communication assez forte sur les réseaux sociaux avec des visuels créés par « Nous Toutes 29 »,
ceux-ci sont également placardés sur tout le festival,
dans des lieux stratégiques comme les bars, les toilettes, mais aussi les scènes.
L’innovation, cette année, est une bâche montrant différentes femmes qui représentent le Metal (visuel de l’artiste Rebecca),
et sur laquelle, en plus du plan du site qui montre clairement les stands de prévention,
on retrouve ce message « Céder n’est pas consentir ».
Les maraudes, cette édition, sont spécialement dédiées aux VSS.
Là je te vois habillé en robe, est-ce que tu penses que le regard change un peu sur ce sujet ?
Arthur admet que ça reste compliqué dans le sens où il s’habille facilement en robe et talons au quotidien,
pas uniquement sur le festival, par militantisme ou autre.
Si des gens sont sympas, d’autres moins.
Cela lui permet de se rendre compte de ce que peuvent subir les femmes,
ayant également subi des VSS.
Il rappelle tout simplement que les robes, dans l’Antiquité, étaient portées par des hommes, que les talons furent créés pour les chevaliers, et que les Égyptiens usaient de maquillage.
Avez-vous bénéficié d’une formation autour des VSS ?
Une cinquantaine de personnes (chefs de postes, salariés du festival, certains prestataires) a suivi la formation proposée par « Nous Toutes 29 ». Celle-ci a ensuite été relayée auprès de tous les bénévoles. Cette formation, qui explique ce que sont les VSS, comment réagir, etc,
a déjà eu lieu auparavant, en 2022, en 2023, en 2024…
Et il y en aura une en 2025 car même s’ils connaissent, il est bon d’avoir des piqûres de rappel.
Ils souhaitent avant tout que les victimes se sentent assez à l’aise pour parler de leur agression, qu’elles ne se disent pas que ça ne sert à rien.
« Nous, on ne laisse rien passer. ! ».
Dès qu’un agresseur est identifié, il (homme ou femme, en backstage ou sur le festival) se fait virer.
« Il n’y a aucune tolérance ! On a un comportement inapproprié, qui soit criminel ou délictuel, au revoir !
Ils n’ont pas leur place au Motocultor. Ça, c’est clair net et précis. »
Le message est limpide: toutes les victimes doivent venir en parler.
C’est en donnant l’heure, l’endroit et les faits, que les responsables peuvent connaître les endroits qui posent soucis et alerter la sécurité afin d’exfiltrer les contrevenants.
Tout le monde doit être acteur.
Et le fait d’avoir pris des produits stupéfiants n’est pas une excuse. C’est quelque chose qui aggrave l’infraction.
Il y a une réelle fluidité de communication, cette année, entre le stand de préventions,
les agents de sécurité, le chargé de sécurité et les secouristes : téléphone, SMS, talkies, whatsapp t
out est fait pour savoir ce qui se passe plus ou moins en temps réel…
pour le peu que ce soit dénoncé !
« Et quand il y a une truc qui est super chaud, qui est super grave, qui arrive d’un coup comme une agression,
quand on a quelqu’un qui est clairement identifié, on transmet des photos, on transmet les choses qui sont faites et ils agissent rapidement.
C’est comme ça qu’on a réussi à choper des mecs qui faisaient de la merde. »
Encore une fois, le message est martelé : il est important de venir pour toute agression sexuelle,
afin que ces comportements cessent d’une part,
mais aussi pour que les personnes prennent conscience du caractère délictuel, pénal, des agressions.
Il en va de même pour les jeux « entre couilles », style chat-bite.
« Non, c’est pas marrant ! C’est une agression sexuelle ! C’est pas normal. »
Une personne me disait avoir entendu « les gauchos et les étrangers dehors ! », de la part d’un groupe.
Qu’est-ce qui est mis en place, concernant cet aspect ?
Arthur s’étonne de cela car selon lui, les programmateurs et le festival sont clairs sur le sujet.
Non seulement ils ne veulent pas de groupes comme ça, tout comme les symboles NSBM qui sont prohibés.
A ce niveau, il y a des choses à faire, concernant les agents de sécurité qui ne sont pas toujours au fait du Metal.
C’est en cours de réflexion.
Ce qui est certain, c’est qu’ils ne veulent pas de groupes NSBM, pas plus que de groupes dont un
ou des membres s’adonnent aux violences sexistes et sexuelles.
Je te remercie pour cet échange… est-ce qu’il y a un dernier message que tu veux faire passer ?
«Il n’y a pas de petites agressions ! Une agression, c’est une agression, il faut nous le dire.
Ça ne peut que nous aider et faire en sorte que le Motocultor soit un espace safe pour tout le monde ».
Merci
Et vous, vous êtes vous déjà rendu sur ce genre de stands ?
Les pensez vous indispensables aux festivals et autres concerts ?
Bravo pour cette initiative et pour l’interview qui met en lumière ce sujet crucial !
Coucou,
C’est un sujet très important et je trouve cette interview très intéressante !
Je ne vais plus en festival depuis des années, car j’ai eu des mauvaises surprises, donc je m’abstiens. C’est bien que ce sujet soit abordé….
Passe une belle journée,
Laura – Happy Lobster
C’est une très belle initiative je trouve.
Oh super !!! Oui on a encore à faire avancer les mentalités
bisous
Annso
Je pense que c’est indispensable même si dans l’idéal, il faudrait s’en passer.
C’est top de mettre ce genre de choses en place sur les festivals. Bravo Arthur .
Hello
Bravo à lui pour cette jolie démarche intelligente !!!!
C est très intéressant et je trouve que c est indispensable. Merci pour cet interview….bon dimanche