C’est Mémé Migou de Memento Mori Webzine à la plume pour Girls n Nantes.

Elle couvrira également le Motocultor pour nous et merci pour cela !

Elle va nous présenter son expérience de bénévole au Hellfest 2024 !

Faut pas pousser Mémé dans le décor

… Mais faut quand même le planter un peu. (Si la lecture vous ennuie, passez aux sous-titres suivants qui vous parlent plus)

Soyons francs.ches… Quand je suis revenue par la petite porte (enfin, la grande porte du metal mainstream) vers ce genre musical que j’ai aborhhé toute mon enfance et adolescence ( je détestais viscéralement le Heavy Metal et ces voix criardes que je trouvais hasbeen au possible. Il faut avouer que j’étais tombée dans la marmite du classique, alors…), le Hellfest, c’était le Graal absolu. Et les deux groupes que je voulais par-dessus tout voir étaient Behemoth et SOAD.

Behemoth, je les ai vus au Knotfest… Vous savez, le fest organisé par Slipknot, le jeudi, sur le site clissonais à moitié ouvert, alors que le Hellfest ouvrirait ses portes le lendemain pour 3 jours. SOAD ? J’avais mes places, mais le Covid en a décidé autrement, et l’année suivante, comme par magie, ils n’étaient plus programmés… J’ai revendu mes places. Et de toutes façons, j’étais passée à autre chose. SOAD était de l’ordre de la mini madeleine de Proust. Quant au Hellfest… Trop de trop tue le trop, dirons-nous.

Bref, en ce qui me concerne, il était hors de question de débourser plus de 300 euros, sans compter le logement, la bouffe, la boisson et les éventuels goodies.

On ne pense pas assez à la p’tite retraite de Mémé !

Et c’est là qu’arrive la proposition impromptue « Hey ! Ça te dit de venir dans mon équipe de bénévoles ? » Comment dire non à une amie ?!

J’ai pesé le pour et le contre. Comme je n’avais pas prévu d’aller au Motocultor, j’ai sauté sur l’occasion pour vivre le Hellfest pour la première fois (Victoiiiiiiire ! Je ne suis plus vierge… du Hellfest !),

mais en version différente des autres (ben oui, être festivalier, c’est surfait….) Merci Mica !

Alors, Mémé, ce Hellfest vu par le petit trou… de la lorgnette du bénévole ?

J’ai intégré l’équipe Catering Bénévoles.

Enfin, l’une des 3 équipes tournant sur place. Il y en avait d’autres encore, comme les Death Dogs.

Nous avons signé une convention, pas de billet à acheter mais des heures à prester.

Normal, somme toute. Et en ce qui concerne l’équipe catering, il nous était demandé d’assurer les 4 jours du Fest. Nous aurions 5 heures de taf et puis, le reste en temps libre pour faire tout ce qu’on veut.

Histoire de ne pas arriver la tête dans le sac, je me suis pointée la veille en milieu d’après-midi.

Point important à noter : NE PAS ARRIVER PLUS TARD si tu veux de la place dans le camping ! En même temps, il y avait un camp « calme », avec un peu de sérénité assurée à partir d’une certaine heure (je pense que j’irai là une prochaine fois, si prochaine fois il y a… ) avec encore de la place disponible.

Un peu plus proche du parking, ce qui est cool pour le déchargement.. mais bien plus loin du site et du point névralgique : les sanitaires !

On fait camp à plusieurs, et là, histoire de tenir les places pour celles et ceux qui n’étaient pas encore arrivé.e.s,

j’ai eu l’impression de passer mon temps à attendre. Et les Mémés, ça n’aime pas attendre. Ça se frustre vite, une Mémé ! Mais… Histoire de tempérer les ardeurs (il faisait vraiment très très très très chaud, bordel !)

voici l’une des récompenses sur le fait d’être bénévole :

L’entrée sur le site avant l’heure officielle d’ouverture, dès la veille. Découvrir les nouveautés avant tout le monde. Se balader dans une ambiance de festival, mais encore à taille humaine en terme de répartition du public sur le site. En gros, c’est plus que respirable. D’ailleurs, le lendemain, j’aurai la possibilité de voir la cohorte des festivaliers massés devant la cathédrale, attendant à force de hurlements (ApéroooooOOOoo !

Allleeeeeez ! Il va faire tout noiiiiir ! ). Et moi, je suis là, juste devant, assise sur l’herbe, comme un torero avant l’ouverture du sas. Bon… pas totalement.

D’une part, parce que je déteste la corrida, et d’autre part parce que j’avais besoin de me changer tant je m’étais liquéfiée dans mes vêtements. Je pensais avoir le temps de faire l’aller-retour et venir pile poil pour le premier pas sur l’Enfer.

Mais non… loupé, raté, je me suis vautrée en bonne et due forme. D’un autre côté, vous aurez les reportages du petit journal pour ça.. ainsi que la masse des culs, en veux-tu en voilà !

L’autre avantage du bénévolat, c’est donc un campement réservé, avec des sanitaires nets.

Jamais d’attente (sauf devant les deux miroirs… mais ça, c’est pas bien grave. Mémé n’a pas besoin de reluquer ses rides – zut ! Voilà que je repense aux culs…).

Mais ce n’est pas tout ! Car imaginez-vous qu’il y a aussi un endroit pour le bien-être de tou.te.s celles et ceux qui se donnent à cœur joie pour vous, festivaliers, pour vous rendre la vie rose bonbon pendant 4 jours…

Donc un espace avec le catering bénévole (mon lieu de villégiature bénévolesque) et tout un espace détente avec stands de bières (Brasseries Ouroboros, Couille de Loup, etc.), Food Truck, Bar à Huîtres, Recharge de batterie, jeux, café… Le tout à des prix plus qu’abordables !

Déjà qu’on bénéficie du petit-déj (et un p’tit dej de qualité, mazette ! Avec omelette, fruits, viennoiseries…) et d’un repas offert . Les autres repas restent à des prix compétitifs. Donc, un espace de convivialité, et, juste à côté, un stand de Hellwatchers qui passaient également dans le camping, histoire de voir si tout allait bien… De quoi ne pas dépenser une blinde niveau nourriture et boissons !

Il reste encore d’autres avantages à être bénévole au Hellfest..

mais parmi ceux-ci, il y a également la possibilité de passer par des accès réservés pour éviter la file d’attente pour rentrer sur le site, par exemple.

Votre bracelet Crew, c’est aussi un accès VIP. C’est cool.. Cependant, sur le site, le bracelet ne vous octroie pas de réductions de prix sur les stands de boissons ou nourriture. Faut pas déconner quand même…

Okay… Et le taf ? Pas trop rude, Mémé ?

Qui dit catering dit :

1/ Hygiène impeccable (encore heureux ! ). J’avais amené une tenue spécifiquement pour, avec des baskets que je n’utiliserai que sur le shift.

Pour le reste, c’est offert par les chefs d’équipe. Cadeau, la charlotte qui te ruine le maquillage 

! D’ailleurs, tu vas vite l’enlever, ce foutu fond de teint qui, certes cache la misère de nuits ultra courtes, mais dégouline en sillons sur tes joues,emmenant dans la foulée le mascara qui te fera des yeux de panda, tant il fait chaud sur place !

Cadeau, les gants en latex qui te font ressembler à une poissonnière (déjà que j’en ai la voix!). Cadeau, le grand tablier blanc qui ne le sera plus tout à fait au bout des 5 heures. Mais tout le monde s’y plie…

Et au final, c’était plutôt amusant.

2/ Vaisselle : ce sera l’équipe que j’intégrerai pour les 4 jours. Pourquoi ?

Parce qu’on avait demandé quelques volontaires, que je n’avais pas forcément envie d’être en face à face avec le public et que les vieux os de Mémé ne lui permettent pas de porter des choses trop lourdes.

5h de vaisselle pendant 4 jours ! Pfiouuuuuu ! Je vous rassure, nous avions quelques pauses pour souffler et manger… Selon les postes, l’implication physique n’était pas la même.

En ce qui me concerne, j’ai commencé par… le bac ! Prélavage des assiettes et couverts et lavage/récurage des gamelles ! 1H plus tard, j’avais déjà le dos en compote, d’être constamment penchée.

Il faut dire qu’il y avait déjà pas mal de vaisselle en retard. C’est notre équipe qui clôturait la première journée, il fallait rendre le tout hyper propre !

Je ne suis pas restée uniquement devant le bac, nous avons tourné sur d’autres postes comme l’essuyage, la mise en machine…

Cependant, jour après jour, le corps s’habitue, et ces tâches deviennent de moins en moins ardues. On trouve notre petit rythme… Mais ça carbure !

Et le premier soir, en plus d’essayer de réduire le tas de vaisselle, on découvrait le fonctionnement. Pour ma part, ça m’a un tantinet cloué le bec. Je n’avais qu’une idée fixe : plier cette vaisselle ! Et là, on arrive tout doucement au point suivant :

3/ On est une équipe ! C’est chouette, d’être ensemble, d’avoir une forme de solidarité. De pouvoir se remplacer les uns les autres pendant les pauses ou quand il y a besoin. On commence ensemble, on finit ensemble. J’ai, d’ailleurs, fini le dimanche midi dans la salle, à servir les fromages aux festivaliers.

Mine de rien, ces deux petits heures passées au contact du public, j’ai kiffé…

Le point négatif, c’est quand tout le monde taffe.. sauf un. Imaginez mes envies de charpies… A contrario, mon museau fermé a dû me faire passer pour la vieille conne de service. On est quitte…

4/ Qui dit équipe, dit chefs d’équipe. Et nous, on avait deux cheffes de haute voltige ! Merci Mica et Laura…

La honte sur Mémé…

5/ Qui dit être bénévole dit être réglo sur notre engagement… D’un côté comme de l’autre.

Le bénévolat peut donc prendre des formes totalement variées, et le temps passé sur place à « travailler », peut être variable. Comme dit plus haut, nous avions à prester 5h. A la fin du service,on avait la possibilité de filer sur le site. Mais en ce qui me concerne, ainsi que d’autres, on aimait se poser quelques instants tous ensemble, boire une bière, manger pour celles et ceux qui ne l’avaient pas fait… Souffler un peu, quoi.

Mais on perd vite une petit heure, surtout si on veut se prendre une douche et/ou se changer avant de partir en goguette. Faites les comptes, j’en arrive à 5h + 1h facultative pour souffler et se changer.

On ajoute à cela la difficulté pour passer d’une scène à l’autre (notre entrée étant au-delà de la Warzone et mes scènes de prédilections sous les tentes)…

Sur ma journée, j’avais donc quelques 6h30 de concerts à rayer. Bon… quand je commençais le shift à 9h, je perdais déjà moins de concerts…

Mais la veille devait se gérer pour pouvoir être sur place à l’heure, propre comme un sou neuf, le sourire aux lèvres. Et pourtant, avec cette envie farouche d’aller jusqu’au bout du bout des concerts que je pouvais voir, puis rester encore un peu à échanger, discuter, rire avec les uns et les autres… les nuits étaient courtes… De fait… il m’est arrivé, grande honte sur moi, d’avoir de sérieux coups de pompe !

Allez, je vous dis un secret : j’étais au second rang pour Dismember, après avoir pris la pluie toute la journée, notamment devant le concert de Mr Bungle…

Se réchauffer sous l’Altar, devant Dismember… les caméras qui filment, et se tournent parfois vers le public, les slams qui nous passent par-dessus la tête…..

Et Mémé, au second rang, qui pique du nez ! J’en rougis encore de confusion ! Pas d’abus d’alcool (bon, p’têt un peu quand même) … mais surtout de la fatigue… Je suis rentrée au radar dans ma tente. Au loin j’entendais crépiter les feux d’artifices… Rien vu… juste entendu… avant de sombrer dans les bras de Morphée.

Ce fut la même chose, le vendredi en tout début d’après-midi.

J’avais enchaîné le shift et direction le pit ! Bah… après avoir eu les yeux qui se fermaient à la barrière, je me suis allongée une petite heure, pendant le set de Savage Lands, à même la pelouse… Là, j’avoue que l’énorme verre de gin fizz du VIP (d’où je n’ai bu que 2 grosses lampées) et le soleil au zénith avaient eu raison de ma vieille carcasse.

 

Et les concerts dans tout ça ?

Et bien dans une seconde partie !

Vous avez déjà été bénévole vous ?

ça vous tente ?