Dans l’antre d’un studio d enregistrement de metal : le Vamacara studio
Le Hellfest est pas loin.
Les bières non plus.
Alors il est temps de parler metal
et pourquoi pas en compagnie d’un ami et accessoirement le mari de notre belle Oror404 ?
Car oui HK son mari est propriétaire d’un studio d’enregistrement tout près de Clisson
et j’ai insisté pour qu’il nous parle de lui, de sa passion, de son métier, bref en avant !
Vamacara studio par HK
Hello HK tout d’abord d’où vient ton nom ?
(J’avais fait le pari sur du Hello Kitty mais tu m’as rembarrée en disant que je suis ’07 mais bon suis vieille donc j’ai le droit ^^)
> Oh ! c’est une longue histoire qui n’intéresse pas grand monde 🙂
Mais pour faire simple c’est un pseudo que je me trimballe depuis mon ancien groupe
du coup je l’ai gardé puisque beaucoup de personnes dans le scène ne me connaissent qu’avec ce nom !
Ensuite vu qu’on est dans les significations, peut tu nous dire d’où vient le nom Vamacara ?
> Le nom Vamacara est le nom sanskrit donné à la voie de la main gauche.
C’est une signification toute particulière pour moi.
Quand je cherchais un nom pour le studio je voulais vraiment quelque chose qui retranscrive exactement une partie de ma vie.
Dis-moi c’est assez atypique comme métier alors on veut tout savoir !
> disons que ça n’est pas vraiment le genre de métier qu’on te propose en orientation en 3ème !
C’est une passion qui grandit et qui te conduit inéluctablement vers une professionnalisation.
Tout le monde n’a pas cette chance.
C’est un métier difficile avec énormément de concurrence et où les budgets sont peu étendus.
Il faut donc connaître non seulement le métier d’ingé son mais également,
et surtout, le milieu musical dans lequel on évolue.
J’ai la chance de faire partie de la scène rock/metal française depuis bientôt 20 ans… je sais donc comment les choses se passent !
Comment t’ai venue l’idée de monter ton studio ?
> à la base je ne me destinais absolument pas à créer une telle structure.
Ma femme et moi venions d’emménager dans la région de Clisson, jeunes propriétaires
et jeunes parents quelques temps après… je ne comptais vraiment pas changer de métier (graphiste).
Et puis les choses m’ont forcé la main !
J’ai commencé dans une toute petite pièce avec un simple ordinateur en guise de studio.
J’ai enregistré un groupe de heavy de Nantes (high gain)
et puis Otargos, qui sont de très bons copains, m’ont demandé de m’occuper de la production de leur album Xeno Kaos
et tout s’est enchaîné très vite.
Je ne voulais pas lâcher mon emploi de graphiste par sécurité mais mon épouse m’a poussé à sauter le pas.
Je crois qu’elle a cru au potentiel du studio avant même que ça ne m’effleure l’esprit !
Et encore aujourd’hui elle continue de me soutenir car, il faut bien l’avouer, ça n’est pas facile tous les jours.
Quels sont les pré requis d’après toi pour faire ce métier aussi bien que tu le fais (non non je n’ai rien à demander xd)
> je suis autodidacte. J’ai tout appris tout seul, sur le tas.
10 ans passés à apprendre « comment on produit un album de rock/metal ».
Néanmoins il est évident que de faire une école apporte les bases nécessaires
pour pratiquer ce type de métier dans les meilleures conditions possibles.
Pour le reste c’est un métier qui se transmet plus qu’il s’apprend.
Une sorte d’initiation entre maître et apprenti.
Comment gères-tu ta vie de famille et ton studio ?
C’est difficile. Je fais tout pour que ça n’empiète pas trop sur ma vie de famille à laquelle je tiens énormément.
C’est ma priorité.
Cependant il est évident que lorsqu’on est à son compte on ne compte pas les heures.
De plus les groupes avec qui je travaille ont une activité professionnelle.
Très peu de groupes vivent de leur musique, surtout dans le rock/metal.
De ce fait il y a un « décalage horaire » naturel.
La journée je travaille sur les mix que j’envoie, ensuite le groupe se voit le soir (en physique ou par messagerie) écoute mon travail
et me fait ses retours. Il est donc 21h quand les mps tombent !
Ça fait donc de très longues journées.
Des anecdotes croustillantes ?
> Le studio est un moment extrêmement appliqué et rigoureux.
Pourtant sous cette atmosphère studieuse on va se marrer pour des trucs anodins.
Je me souviens avec les Toter Fisch d’une crise de rire parce que Le Captain voulait enregistrer son chant (il était « chaud »)
et du coup il nous a fait un remix des lopez plus vrai que nature…
Encore aujourd’hui j’en rigole.
Dit comme ça, ça peut paraître idiot mais il faut bien comprendre que de partager des journées
et des semaines entières avec les mêmes personnes créée une vraie ambiance de confinement.
On est coupés du monde, on vit dans un autre univers le temps de la production.
Du coup les liens et les sentiments sont totalement exacerbés.
Mais au final je reste toujours copain avec les groupes qui passent au studio.
C’est aussi pour ça que j’aime ce métier.
Je suis le nouveau membre du groupe pendant le studio et un peu après… on reste liés quoiqu’il arrive !
Et en ce moment tu es sur quoi ? Quel groupe est en studio ?
> je suis sur le mixage et mastering du prochain album de AZZIARD (black/death),
ensuite j’enchaîne sur le prochain album de Flayed.
Entre tout ça d’autres projets plus que motivants.
Il y a quelques jours j’ai eu la chance de mettre le studio à la disposition de Boris Le Gal (Betraying The Martyrs)
et de l’équipe de La Boîte Noire du musicien pour une vidéo de présentation de la marque de cymbales Zildjian.
Rencontrer des musiciens d’une telle qualité humaine et professionnelle est rare.
C’est, là encore, une chance face à laquelle je reste extrêmement humble et reconnaissant.
Sinon tu kiffes quoi comme groupes dans la vie en général ?
Je suis plutôt Lynyrd Skynyrd que Behemoth, plutôt Aosoth que Alestorm…
Plus sérieusement j’aime toute la musique. Sans distinction du moment « qu’il se passe quelque chose ».
Si le titre que j’écoute a une âme, quelque chose qui me touche, je vais aimer.
Peu importe si c’est du rap ou du metal.
En ce moment j’adore les prods de Bruno Mars par exemple, ainsi que le dernier Lynyrd.
Mais à côté de ça je peux écouter du Periphery et apprécier aussi.
De toute façon pour faire le métier que je fais si on n’aime pas la musique dans son ensemble…
c’est compliqué de la comprendre et donc de la maîtriser !
Tu iras voir quels groupes au Hellfest cette année ?
> je vais essayer d’aller voir un maximum de groupes mais je serai en promo
pour le studio à répondre à des interviews et à rencontrer des artistes avec qui j’ai déjà rendez-vous.
Emperor, Aerosmith, Betraying the martyrs, opeth, nostromo, subrosa… en fait tous !!! 🙂
Quels conseils donnerais-tu aux groupes avant d’entrer en studio ?
> ne JAMAIS penser qu’on est prêt, on ne l’est jamais.
Le studio est comme une immense loupe qui va mettre le moindre défaut en avant.
Il faut donc arriver en studio en étant parfaitement à l’aise avec son instrument, le jouer parfaitement
et connaître ce qu’on doit jouer sur le bout des doigts.
Un très bon musicien jouant sur un très bon instrument donnera de très bonnes prises
qui donneront un excellent mixage qui donnera un excellent mastering…
Le musicien est la base sur laquelle l’ingé son construit le mix. Si les fondations sont bancales…
ça sera difficile de faire un gratte-ciel.
Et pour finir quels conseils donnerais-tu à des jeunes qui veulent démarrer ?
> Si c’est du métier d’ingé son dont tu parles je leur dirais de se forger avant tout un réseau.
Connaître du monde qui vous aidera à vous lancer.
Proposer ses services dès qu’on pense pouvoir apporter quelque chose en plus à l’artiste.
Et surtout garder TOUJOURS à l’esprit que tout ce qui sort de leur studio doit être d’une qualité égale.
Le nom du studio sera associé avec la production. il faut donc que cette carte de visite soit la plus parfaite possible.
Il faut rester professionnel en toutes circonstances, tirer les conclusions de chaque réussite et échec
et se remettre en question sans cesse. Enfin… il faut être patient !
Et aussi il y a-t-il des femmes dans ce métier ?
> oui ! plein ! et de talent ! Je peux citer des noms comme Emily Lazar (foo fighters, david bowie…)
ou encore Mandy Parnell (Bjork, aphex twin etc..)
Si oui qui et quels sont leurs atouts ?
> pas plus d’atouts que les mecs. C’est un métier où seules les oreilles font la différence. Rien d’autre 🙂
Et pour finir la question de blogueuse mode, quelle est la tenue idéale du directeur de studio ?
> ahah je suis toujours habillé pareil donc moi, la mode…
mais je dirai une tenue confortable et qui corresponde à qui on est.
Et la tenue idéale pour le Hellfest ?
> la même que celle du directeur de studio !
Un jam (que je fais en découpant le bas de pantalon de treillis,
comme ça j’ai des poches partout pour mettre les clopes et les bières), tshirt, rangers, casquette et surtout les lunettes noires !
Merci HK et see you in Hell !
Coucou,
Ca devait être super sympa !
Merci du partage.
Bonne après midi ma belle.