Lecture : Children of the Sabbath – Editions des Flammes noires

Il y a des maisons d’édition qui sentent bon le papier, la passion et… la distorsion.

Les Éditions des Flammes Noires, par exemple, ne publient pas des guides de cuisine végane ni des romans feel-good (et c’est très bien comme ça).

Leur truc à eux ? Le métal sous toutes ses formes, du doom au black en passant par le heavy le plus légendaire. Et quand ils sortent un livre baptisé Children of the Sabbath, on sait qu’on va plonger dans un univers aussi sombre que lumineux : celui du groupe mythique Black Sabbath.

Oui, Black Sabbath, ce monument, ce tremblement de terre sonore qui a inventé le heavy metal à Birmingham dans les années 70.

Ozzy Osbourne, Tony Iommi, Geezer Butler, Bill Ward — des noms qui claquent comme des riffs éternels.

Et avouons-le : qu’on soit metalleux depuis toujours ou simple curieux, on a tous un petit frisson en entendant Paranoid ou War Pigs.

Alors quand j’ai vu arriver Children of the Sabbath : « Ne faites confiance qu’à vous-même et à ces 66 morceaux de Black Sabbath », signé Mathieu Yassef (alias Doom Dad), Guillaume Fleury et Gabriel Redon, j’ai eu envie de me jeter dessus comme Ozzy sur une chauve-souris (sans la manger, promis -je suis végétarienne d’ailleurs^^).

Un livre, une passion, et beaucoup de riffs

Avant tout, un mot sur l’objet : les Éditions des Flammes Noires font les choses bien.

Children of the Sabbath n’est pas une simple biographie.

C’est aussi et surtout un beau livre : 100 pages, couverture cartonnée, illustrations somptueuses et une vraie attention au détail. Trois versions existent :

  1. Le livre seul (pour le plaisir de lire).

  2. Le livre + un fourreau signé Ëmgalaï + une lithographie A4 de Thimothée Montaigne.

  3. Le combo ultime : livre + fourreau + t-shirt + lithographie.

Bref, c’est le genre d’édition qui fait battre le cœur du collectionneur – et qui se cale aussi parfaitement sur la table basse à côté de vos vinyles.

Attention il ne reste plus rien des éditions limitées !

Le concept ? C’est 66 morceaux soigneusement choisis pour raconter l’histoire de Black Sabbath, de ses débuts à Birmingham jusqu’à ses légendes, ses excès et ses renaissances.

Donc 66 plages sonores pour retracer le parcours d’un groupe qui a traversé le temps, les modes et les crises existentielles (et il y en a eu).

Children of the Sabbath

66 morceaux pour une vie entière de métal

Choisir 66 morceaux, c’est un peu comme devoir choisir ses enfants préférés.

Impossible, mais fascinant. (quoi que quand ils sont ados c’est souvent le chien que l’on préfère)

Les auteurs ne prétendent pas livrer un “classement définitif”, mais une carte d’amour musicale.

On y retrouve les grands classiques (Iron Man, Black Sabbath, N.I.B.), des titres plus obscurs ou injustement oubliés, et des morceaux issus de différentes époques, y compris l’ère Ronnie James Dio ou même les périodes plus tardives.

Et c’est là que le livre brille : il ne juge pas, il raconte.
Chaque morceau devient un petit chapitre, une porte ouverte sur une époque, une anecdote, un son, un état d’esprit. On sent la passion et la connaissance derrière chaque choix.

Les auteurs sont des fans, certes, mais aussi des conteurs : ils savent parler de riffs, de mythes et d’histoires sans se prendre trop au sérieux.

Ce ton, un peu complice, fait tout le charme de Children of the Sabbath.

C’est typiquement le genre de lecture qui donne envie de remettre un vinyle sur la platine

et de se laisser happer par la lourdeur magique d’un Sabbath Bloody Sabbath.

ozzy black sabbath

Un objet d’art à part entière

On ne peut pas parler de ce livre sans évoquer la dimension visuelle.

Chaque morceau (ou presque) a son illustration, signée par de grands noms du graphisme métal : Thimothée Montaigne, Sébastien Grenier, Arrache Toi Un Oeil, Will Argunas, Ëmgalaï et H-P Mathieu.
Chacun a apporté sa vision : tantôt mystique, tantôt hallucinée, toujours vibrante.

Résultat : Children of the Sabbath n’est pas qu’un livre à lire ; c’est un livre à regarder, sentir, collectionner.

Un peu comme un vinyle qu’on ressort juste pour admirer la pochette avant de le poser délicatement sur la platine.

Et ça, c’est exactement ce qu’on aime chez les Éditions des Flammes Noires : cette idée qu’un livre sur le métal doit être aussi beau qu’un solo de guitare bien placé ou même d’un solo de batterie.

Ozzy, le roi fou et l’âme du Sabbath

Impossible de parler de Children of the Sabbath sans évoquer Ozzy Osbourne, le prince des ténèbres.

Car, soyons honnêtes, c’est un peu pour lui qu’on ouvre le livre.

Ozzy, c’est le cœur battant de Black Sabbath, celui qui a donné au groupe cette aura entre mysticisme et folie douce.
Et le livre le célèbre sans en faire une caricature.
On y retrouve l’Ozzy chanteur, showman, survivant,

mais aussi l’Ozzy humain, celui qui, derrière ses excès, incarne la sincérité brute du rock.

On sent dans les textes un attachement profond : les auteurs aiment Ozzy, mais ils aiment aussi ce qu’il représente — cette énergie créative, un peu cabossée, totalement libre.
Ce livre, au fond, c’est une lettre d’amour à Black Sabbath, mais aussi une déclaration à tout ce qu’Ozzy a insufflé : l’esprit du heavy, l’audace, et cette touche d’humour so British qui rend tout plus vivant.

Une lecture qui s’écoute autant qu’elle se lit

L’un des plaisirs de Children of the Sabbath, c’est de lire en écoutant.
Chaque morceau évoqué devient une invitation : on tourne la page, on ouvre notre logiciel musical, on lance la chanson.

Et soudain, le texte prend une autre dimension.
Les riffs répondent aux mots, les mots prolongent les notes.
Et on redécouvre même des titres qu’on croyait connaître.

C’est un livre à vivre, pas seulement à lire.
Et quand on connaît un peu le podcast du même nom (Children of the Sabbath, disponible sur Spotify et YouTube), on comprend que ce projet s’inscrit dans une démarche plus large : transmettre la culture Black Sabbath à travers différents supports, avec la même passion.

Les Éditions des Flammes Noires, gardiennes du feu sacré

Ce livre s’inscrit parfaitement dans la ligne éditoriale des Éditions des Flammes Noires : une très belle maison française qui fait beaucoup avec la passion, et ça se sent.
Leur créneau : publier des ouvrages musicaux exigeants, beaux et accessibles.
Pas de biographies fades, pas de bouquins marketés à la va-vite : ici, on parle d’art, de son, de vécu.

Depuis leur création en 2019, les Flammes Noires ont publié une vingtaine de titres, toujours autour de la musique extrême, du graphisme ou du metal.
Leur ambition : donner au metal francophone une édition digne de ce nom.
Et franchement, Children of the Sabbath en est la parfaite démonstration : un contenu solide, une mise en page soignée, une vraie âme.

Vivement les nouveaux titres d’ailleurs !

Pourquoi on l’adore (et pourquoi vous l’aimerez aussi)

Parce que Children of the Sabbath est plus qu’un livre, c’est une expérience sensorielle.
Et parce qu’il parle d’un groupe qu’on aime tous, d’une musique qui nous traverse et d’une époque où tout semblait possible.
Enfin parce qu’il nous rappelle qu’avant d’être un mythe, Black Sabbath était juste quatre gars de Birmingham qui ont changé la face du rock.

Et parce que, soyons honnêtes, tout ce qui permet de replonger dans les sons d’Ozzy et Iommi mérite notre attention.

En résumé

  • Titre : Children of the Sabbath : Ne faites confiance qu’à vous-même et à ces 66 morceaux de Black Sabbath

  • Auteurs : Mathieu Yassef (Doom Dad), Guillaume Fleury, Gabriel Redon

  • Éditeur : Éditions des Flammes Noires

  • Format : 100 pages, couverture cartonnée, plusieurs éditions disponibles

  • Illustrateurs : Thimothée Montaigne, Sébastien Grenier, Arrache Toi Un Oeil, Will Argunas, Ëmgalaï, H-P Mathieu

  • Prix : à partir de 19 €

  • Où le trouver ? Sur le site des Éditions des Flammes Noires

Attention certaines versions sont déjà épuisées, et il ne reste quasi plus de stock sur celle qui reste !

Children of the Sabbath

Conclusion

Children of the Sabbath est une célébration qui prend tout son sens surtout après le malheureux décès d’Ozzy.
De la musique, de la passion, et de ce petit grain de folie qu’Ozzy a légué à toute une génération.
Un livre qui s’écoute, se regarde, se collectionne.
Et une preuve, s’il en fallait une, que le metal peut être aussi élégant qu’un solo de guitare bien huilé.

Alors, mettez un disque, servez-vous un verre, et laissez-vous guider : les enfants du Sabbath n’ont pas fini de nous faire rêver.