📚 Rentrée scolaire : et si on rangeait les photos de nos enfants ailleurs que sur Instagram ?

La rentrée est arrivée. L’odeur des cahiers tout neufs flotte dans l’air

les enfants traînent des pieds comme si on les envoyait au bagne,

et les parents se prennent un shot de café supplémentaire pour survivre au planning infernal.

Bref jusque lĂ  tout est normal.

Et chaque année, à cette même période, fleurissent sur vos fils d’actualité des centaines de photos :

chérubins en tenue trop grande, cartables XXL, petites couettes serrées à s’en faire lifter les paupières.

Et vous, vous scrollez, un peu attendris, un peu jaloux parce que vous avez oublié de repasser le polo de votre gamin…

Mais derrière ce déluge de clichés, une question dérange : faut-il vraiment publier des photos d’enfants sur les réseaux sociaux ?

La réponse, sans suspens : non.

Et on va en parler, sans langue de bois, mais avec un sourire en coin.

Parce que oui, c’est un sujet grave, mais on peut l’aborder sans se transformer en bulletin officiel du Ministère de l’Intérieur.

La rentrée n’est pas un défilé sur Instagram

On comprend l’envie : vos enfants sont mignons, vos proches adorent les voir, et vous voulez garder une trace.

C’est humain.

Mais publier une photo de votre enfant en ligne, c’est comme laisser son cartable ouvert sur la place publique avec un post-it dessus : « Servez-vous ».

Ce n’est pas que vous, parents, soyez naïfs.

C’est que le web est peuplé de gens… comment dire… louches.

Des personnes qui ne regardent pas ces photos avec vos yeux attendris de maman, papa, grand-tata ou copine.

Et oui, il faut le dire, il existe une industrie du détournement d’images d’enfants.

Ça choque peut être, surtout dit comme cela, mais c’est bien réel.

Alors non, une photo d’un petit garçon devant le tableau ne fait pas de lui une cible instantanée,

mais multiplié par des millions d’images, ce flux est une mine d’or pour ceux qui savent en profiter.

« Mais c’est privé, voyons ! » (spoiler : pas tant que ça)

Vous pensez que poster en privé, ça change tout ?

Raté. Les fuites existent. Les copies d’écran aussi. Les algorithmes travaillent en silence.

Et surtout, vos enfants ne vous ont rien demandé.

On parle beaucoup de consentement des adultes en ligne, mais quid des enfants ?

Poster une photo de sa fille avec son petit cartable rose, c’est déjà lui imposer une présence numérique.

Une empreinte digitale qui sera encore là quand elle aura 18 ans et qu’elle tentera d’effacer ses traces.

Et soyons honnêtes : combien de fois a-t-on vu ces photos moquées des années plus tard ? Le petit garçon qui louchait, la petite fille avec une tâche sur la robe, les coupes de cheveux hasardeuses…

Autant de moments qui, hors du cercle familial, deviennent des « contenus ».

Kidfluencers : l’usine à cash qui avale l’enfance

La tendance va plus loin que les photos de rentrée.

Aujourd’hui, certains enfants sont carrément devenus des « marques ». Bienvenue dans le monde des Kidfluencers.

Le documentaire Netflix Mauvaise influence : les dérives du kidfluencing le montre parfaitement.

Des enfants stars de YouTube, TikTok ou Instagram engrangent des fortunes.

Enfin, disons plutĂ´t : leurs parents engrangent des fortunes.

Aux États-Unis, certains petits font plus de 30 000 dollars par mois.

En France, il existe depuis 2020 une loi qui encadre cette exploitation : obligation d’autorisation administrative, revenus placés partiellement sur un compte bloqué, etc.

Une avancée, certes, mais soyons lucides : beaucoup échappent au cadre.

Et derrière les likes, se cachent des vies d’enfants transformés en machines à clics.

Caméras dès le réveil, mises en scène de disputes, déballages sponsorisés…

On en arrive Ă  des situations ubuesques : des gamins qui pensent que la vie est un tournage permanent.

Les pervers, eux, ne font pas leur rentrée

On va dire les choses crûment : les pédocriminels ne prennent pas de vacances.

Chaque photo innocente est une opportunité de plus pour eux.

Et quand on parle de détournement d’images, ce n’est pas de la théorie du complot. C’est documenté.

Des forums entiers recyclent des images d’enfants trouvées sur Facebook, Instagram, ou même LinkedIn.

Et ces images sont partagées, annotées, décontextualisées. Votre photo « trop chou » devient une matière première dans un univers glauque qui vous échappe totalement.

Vous pensez que ça n’arrive qu’aux autres. C’est faux.

Alternatives : et si on gardait nos photos pour nous ?

L’idée n’est pas de vous dire de ne jamais photographier vos enfants.

Au contraire, faites-le ! Mais gardez ces images pour un cercle restreint. Quelques options :

  • Les albums imprimĂ©s (old school, mais diablement efficaces).

  • Les messageries privĂ©es (WhatsApp, Signal, mais attention aux sauvegardes dans le cloud).

  • Un cloud familial sĂ©curisĂ© (chiffrĂ©, pas connectĂ© au grand public).

  • Les mails Ă  la famille (oui, comme au bon vieux temps).

Bref, créez votre patrimoine photo, mais sans transformer vos enfants en contenu consommable par tout le monde.

Imaginez :

  • « Photo de rentrĂ©e 2035 : mon fils en chemise hawaĂŻenne devant son bureau en tĂ©lĂ©travail, sponsorisĂ© par Slack. »

  • « Back to school 2040 : ma fille poste elle-mĂŞme sa photo de rentrĂ©e sur Mars… et m’engueule parce que j’avais commencĂ© Ă  le faire quand elle avait 6 ans. »

Riez, mais avouez que ça fait réfléchir.

Le vrai luxe aujourd’hui ? La discrétion

À l’heure où tout le monde documente tout, où chaque latte de café devient une story,

où chaque trajet en métro est live-tweeté… le vrai luxe, c’est le silence. La discrétion. L’absence d’exposition.

Offrir ça à vos enfants, c’est leur donner un espace de liberté. Le droit de choisir plus tard ce qu’ils veulent montrer ou non.

rentrée et sac

Conclusion : Rangez les cartables… et les photos aussi

La rentrée, c’est déjà assez compliqué : gérer le stress, les fournitures, les réunions parents-profs, les activités du mercredi.

Si en plus vous devez penser au regard des pervers du net, vous risquez l’overdose.

Alors simplifiez : gardez vos photos pour vous.

Résistez au réflexe du partage. Et dites-vous qu’au fond, vous offrez à vos enfants le plus beau des cadeaux : une vie numérique qui démarre à leur rythme, pas au vôtre.

Et si vraiment vous voulez partager, faites-le avec humour, sans visages, sans infos perso.

Une photo de cartable. De chaussures. De dos.

Même du chien qui fait sa rentrée au canapé. Mais pas du visage de vos enfants.

Parce qu’ils valent mieux que quelques likes éphémères.

Et vous, qu’en pensez vous ?